dimanche 26 septembre 2010

challenge 1 000 ans de littérature française: François Rabelais [LC2: 1er week-end de décembre]

(Source: wikipedia)

François Rabelais          (vers 1494 / 1553)
La notoriété spontanée de « Maître François  Rabelais » est beaucoup plus grande que celle de nos deux poètes précédents et pour cause, ses œuvres sont aujourd’hui lues et relues depuis bientôt 600 ans.
Et pourtant, visiblement il ne serait pas si aisé de lire et de comprendre du Rabelais ; « les livres de Rabelais sont probablement les plus difficiles de la littérature française » (Michel Butor, cité par Jean d’O)

On ne sait pas exactement quand il est né, ce que l’on sait c’est que ça se passe à peu près au moment de la découverte de l’Amérique (1492) et de l’invention de l’imprimerie par Gutemberg (1ers livres édités entre 1440 et 1500). Nous quittons peu à peu le Moyen-Age et entrons dans l’ère moderne. Rabelais incarne à merveille l’homme de cette époque, qualifié « d’humaniste ». Il s’intéresse en effet à tout et étudie absolument tout ce qui est enseigné à l’Université et consacre 30 ans de sa vie à étudier : droit, médecine, littérature, latin, grec et hébreu. Il entretient une correspondance avec Budé et Erasme !

Il va rentrer dans les ordres (franciscain, puis dominicain), probablement plus pour pouvoir étudier en paix que par véritable vocation. Il renoncera finalement à l’état de moine pour devenir prêtre séculier, pour enfin devenir médecin. Il finira finalement sa vie comme curé de la paroisse de Meudon. Petites anecdotes : il va enseigner la médecine à Lyon, sans encore être diplômé….et sera l’un des premiers à introduire et à pratiquer la dissection (si scandaleusement chère à Léonard de Vinci).

D’après nos chroniqueurs, Rabelais « traduit mieux que personne le bouillonnement formidable de cette époque » et nous citent entre autres exemples :
- La fondation du Collège de France par François 1er en 1530
- 1539, le français est rendu obligatoire par l’édit de Villers Cotterêts

(Gargantua,
illustration de Gustave Doré, 1873)
C’est à Lyon qu’il va publier ses deux premiers grands livres :
- Pantagruel (peut-être en 1532)
- Gargantua (1535)

Pantagruel est le fils de Gargantua et, lorsque Rabelais publiera ses œuvres complètes, Gargantua, bien que paru après, sera finalement remis en premier.


« Derrière pantins et situations invraisemblables, se cache toute la sagesse de la renaissance » (Jean d’O)

Nous contant des histoires de géants invraisemblables ; Rabelais aime rire : « mieux vaut de rire que de larmes décrire, pour ce que le rire est le propre de l’homme » ! Entre dérision et ironie, l’humour de Rabelais nous est présenté comme difficile d’accès aux lecteurs du 21ème siècle. Sa sagesse et sa philosophie de « savant léger » comme le présentent Olivier Barrot et Jean d’Ormesson, nous seraient, en revanche, plus accessibles. 

Toujours dans le sens de l’histoire, tiraillé entre les orthodoxes catholiques de la Sorbonne et les idées neuves du protestant Jean Calvin, Rabelais sait s’attirer la sympathie de grands protecteurs. A l’heure des premiers tumultes des futures Guerres de religion, Rabelais est libre d’écrire ce qu’il entend. Un véritable luxe pour celui qui fait l’éloge du progrès. Pour preuve, c’est lui qui aurait ramené de ses voyages la salade Romaine, mais aussi l’œillet et peut-être le melon ! (miam, merci Rabelais).

Rabelais est également présenté comme un grossier personnage (curieux pour un humaniste !) une phrase de Georges Sand parlant de Rabelais illustre cette qualification : « Oh mon divin maître, vous êtes un atroce cochon ».

Enfin, Olivier Barrot et Jean d’Ormesson comparent Rabelais à un Raymond Queneau ou à un Umberto Eco, pour leur ironie et leur « philosophie ». Jean d’Ormesson ajoute « on se demande souvent si Umberto Eco se fout de nous ou non »… Je suis bien d’accord avec vous Monsieur Jean !

Les propositions de lecture : les recommandations de Jean d’O et Olivier Barrot :
- Gargantua
- Pantagruel

Autres œuvres citées, en réalité, la suite des deux plus connues :
- le tiers livre
- le quart livre
- le cinquième livre

Rappel: Les participants peuvent lire le titre de leur choix, parmi la  liste des livres cités. A noter également, que le choix peut porter sur ce thème et / ou le précédent, "Villon / Marot" . Les billets de nos avis de lecture de cette 2ème lecture commune, seront mis en ligne le premier week-end de décembre 2010. Bonne lecture à tous.

Prochain rendez-vous: 1er week-end d'octobre, avec la mise en ligne de nos avis de lecture sur la 1ère LC, sur les thèmes de Chrétien de Troyes et les 1ers romans.

samedi 25 septembre 2010

Swap vos vacances!

Organisé par Tachas
Tout 1er swap pour Mediatexte, sur le thème de nos vacances! 




Nous devions partager avec notre swappée notre destination de vacances ou notre région. Pour ceux qui me connaissent un peu, vous le savez, Bookine n'est pas toujours chanceuse (voire, j'ai souvent la poisse! Pour preuve, à l'instant, alors que je commençais à écrire ce billet, mon ordinateur, âgé de seulement quelques mois, a tout simplement décidé de s'éteindre!). 


L'aventure de ce swap est donc un peu épique: les charmants postiers de ma ville n'ayant pas trouvé mon nom sur ma boîte aux lettres (???!!!). C'était sans connaître ma swapeuse de choc, Maela , qui a tout de suite pris les choses en main! Je vous passe les détails, mais, le colis qui était en route pour repartir vers sa destination d'origine, a finalement atterri dans mon salon ! OUF!


L'ouverture de cet énorme colis allait me réserver d'autres émotions, Maela m'a tout simplement ultra gâtée! 

Me voilà donc transportée destination : La Bretagne!
Ca tombe bien, je ne connais pas beaucoup et les cadeaux de ma swappeuse donnent largement envie de découvrir un peu plus cette région française :

 Côté livres: 


3 romans qui collent pile poil à mes lectures de prédilections et qui se déroulent en Bretagne:
- D'un autre monde de Claude Crozon (sous titré, la saga d'une famille bretonne)
- Coup de foudre à Quimper de François Joncour
- Le mystérieux trésor des pirates de Nicolas Boukacem....Dédicacé par l'auteur d'abord! Merci Maela, ça, c'est trop chouette!

2 guides:
- les plus beaux itinéraires en Bretagne de Pierre Lapointe
- La Bretagne vue par Patrick Poivre d'Arvor. Les photos de ce dernier livre sont tout simplement magnifiques, modernes et artistiques. Il n'a pas quitté ma table de salon depuis que je l'ai reçu et je feuillette régulièrement quelques pages, pour un peu d'évasion après le travail...une bouffée d'iode en plein Paris ;)

A noter que Concarneau, d'où ma swapeuse est originaire, a l'air d'un havre de paix, pittoresque et charmant. Comme je t'envie!

Côté marque ta page, Maela a pris le temps de les confectionner elle-même, sur le thème de la mer :


Côté gourmandises et autres surprises: Les spécialités bretonnes sont parmi mes préférées, alors là, autant vous dire que j'ai été ravie! Au programme, une boîte d'assortiment de biscuits de Pont-Aven (qui, en plus, si j'ai bien compris, n'est pas très loin de Concarneau): une véritable "ronde bretonne" avec des palets, des galettes et des crepes dentelles natures et au chocolats! (miam disait à juste titre le papier cadeau!) et puis un pot de caramels au beurre salé!!
Et si j'ai le courage de m'y mettre un jour, je peux devenir la reine du Kouign Amann ou du far breton, grâce au livret de recette! (et là, autant vous dire que c'est le Namoureux qui est ravi!).

Le magnet du drapeau breton ne quitte plus mon frigo et promis, la prochaine fois que je fais des crêpes, ce sera en écoutant le Cd de "La Bretagne à Bercy" ;)



Et vous, vous saviez que le Père Noël était breton ? Un immense merci à Maela qui m'a beaucoup gâtée...TRUGAREZ MAELA!


De mon côté, j'ai tenté de faire découvrir Malte, l'île d'où est originaire ma grand-mère maternelle à Viviane


lundi 20 septembre 2010

Challenge 1 000 ans de littérature française: François Villon et Clément Marot, deux poètes du XV ème siècle [LC2: 1er week-end de décembre]

De vous à moi: merci pour votre indulgence et votre patience...le billet sur le 2ème thème, Rabelais arrive, je l'espère demain soir. Bookine

Petite présentation historique
Je ne sais pas vous, mais pour moi, ces deux noms ne me sont pas familiers du tout du tout. Jamais entendu parler lors de ma scolarité par exemple et, pour avoir fait le test dans 3 libraires parisiennes…ils ne le sont pas forcément non plus des gens du métier !

François Villon (Grand testament)
  François Villon (vers 1431 / 1463)  
Et pourtant ! Si le nom de Villon nous dit quand même un petit quelque chose, nous le devons sûrement, nous, croqueurs de livres, à Jean Teulé qui a dédié un livre au poète intitulé « Je, François Villon ».

D’après la présentation faite par nos deux conteurs, Olivier Barrot et Jean d’Ormesson, François Villon serait à classer dans la catégorie des « mauvais garçons ». Alors vous allez me demander ce qu’est un bad boy au 15ème siècle ? En pleine guerre de 100 ans, à l’heure où les anglais font périr Jeanne d’Arc sur un bûcher pour sorcellerie (1431 ?) ? Où le roi Charles VII bataille pour conquérir son propre royaume et accessoirement fait condamner son argentier, Jacques Coeur? Ouh là, on dirait bien que les mauvais garçons étaient monnaie courante en ce temps là, mais, entre deux épidémies de peste, que voulez-vous, il faut bien se débrouiller !

François Villon est parisien, il suit des études et est diplômé de l’Université de Paris (autrement appelée La Sorbonne). Ses heures de loisirs, il les aurait consacré à une bande de vaux riens, « les coquilards » et aurait à son actif : l’assassinat d’un membre du clergé et plusieurs braquages (de charrettes blindées ?). Il aurait donc été emprisonné plusieurs fois et dans des conditions difficiles. Après plusieurs mésaventures, il « disparaît », plus aucune trace de lui à partir de 1463….ce qui en fait finalement son originalité nous apprend Jean d’Ormesson « c’est que, contrairement à ses contemporains, nous connaissons sa date de naissance...mais pas sa date de mort ! »

Son œuvre est liée à son histoire pittoresque, "utilisant la forme traditionnelle de la balade et du rondeau" nous dit-on,  "mêlant les rires aux larmes", avec un sens particulier de la mort. Nos chroniqueurs établissent même des parallèles avec la peinture de l’artiste néerlandais du XVème siècle, Jérôme Bosch,  où l’on voit beaucoup de « pendus décharnés » (Olivier Barot).
Jean d’Ormesson ajoute « ce qu’il y a de merveilleux chez Villon c’est cette façon de rire en pleurs ; c’est toujours très allègre et toujours très triste. Et le mélange est merveilleux »

Les propositions de lecture
Les recommandations de Jean d’O et Olivier Barrot

L’œuvre de François Villon est présentée comme accessible à un lecteur d’aujourd’hui et il n’y a pas eu de « nominé » particulier désigné par nos deux accompagnateurs. Toutefois, les trois œuvres principales de François Villon semblent être les suivantes :

- Le Lais (1457)
- Le Testament (1461)
- Ballade des pendus (1462)

Nous apprenons enfin que son œuvre a beaucoup inspiré nos artistes contemporains et que François Villon est aujourd’hui beaucoup  chanté. Georges Brassens par exemple a mis en musique « Ballades des dames de jadis », poème de Villon !

  Clément Marot (1496-1544)  
Bon alors, nous avons vu avec François Villon que ceux que nous ne croyions pas connaître nous étaient finalement familiers ! Qu’en est-il de sieur Marot ?

Clément Marot est contemporain de François Rabelais (ça tombe bien, c’est notre thème suivant !) et serait né à Cahors à la fin du XVème siècle. Loin du « bad boy » qu’était Villon, Marot lui, nous amène à la Cour ! Son père déjà, Jean Desmarets ( ?), était attaché à Anne de Bretagne, puis passé au service de Louis XII pour enfin rentrer au service de François 1er pendant les guerres d’Italie (euh, lesquelles ? vraisemblablement les 4èmes , - 1508-1513 – et 5èmes, - 1515-1516-).

Marot et François 1er
Source site du Quercy, sa région natale

Clément Marot (le fils donc, vous suivez ?) va être attaché à la sœur de François 1er, Marguerite de Navarre ! Celle qui  a écrit L'Heptaméron et qui est également  surnommée « la dixième des muses ». Et comme c’est mon chouchou, j’en profite pour dire ici que c’est la grand-mère du futur Henri IV ! (c’est comme ça, j’peux pas m’en empêcher !)

Marguerite de Navarre accompagne son frère lors de ses campagnes. Du coup, Clément Marot va être vu au Camp du Drap d’Or, en juin 1520, évènement considérable dans l’histoire de France où se réunissent le roi d’Angleterre Henri 8 et François 1er. Il sera également blessé lors  de la bataille de Pavie en 1525, alors que le roi, lui, est fait prisonnier. Il perd ainsi son principal appui et sera inquiété et poursuivi pour son penchant pour le protestantisme. Ce poète courtisan, parfois polémiste et religieux va alors commettre l’imprudence de traduire 30 psaumes en langue vernaculaire. Sacrilège pour l’époque où, pour les catholiques, les écritures doivent rester l’affaire des hommes d’Eglise. C’est d’ailleurs l’une des premières et principales oppositions entre catholiques et protestants, qui eux, souhaitent rendre libre l’accès et l’interprétation à la parole de Dieu. Pire hérésie encore, il aurait mangé du lard pendant le carême où le jeûne est de rigueur. Il fera deux brefs séjours en prison, dans des conditions plutôt favorables. Il mourra cependant en disgrâce à turin, ville française à l’époque.

Du côté de son œuvre, Olivier Barrot nous apprend : "Ce qu’il y a d’amusant, malgré la relative difficulté de ses textes, c’est que c’est un amateur de jeux de mots. Il s’amuse à décomposer, à jouer sur les rimes". Visiblement, sa spécialité serait la rime équivoquée. Et, comme je dois reconnaître que je n’y connais rien en poésie, j’ai  trouvé la définition suivante :

Rime équivoquée : En poésie, rime fondée sur un calembour (les mots à la rime sont différents mais homophones) : "la rose : l'arrose" dans "Mignonne allons voir si la rose...", de Ronsard. (source)

Jean d’Ormesson conclut par ces mots séduisants :  « ce qu’il y a de mieux dans Marot, c’est qu’il va annoncer des gens plus grands que lui, Lafontaine et Musset au loin ». (Jean d’O)


Les propositions de lecture
Les recommandations de Jean d’O et Olivier Barrot
- L'adolescence clémentine : en fait ses œuvres complètes, qu’il aurait lui-même recueilli en 1532.


Rappel: Les participants peuvent lire le titre de leur choix, parmi la  liste des livres cités. A noter également, que le choix peut porter sur ce thème ou sur le suivant, "Rabelais" (présentation mise en ligne bientôt). Billets de nos avis de lecture mis en ligne le premier week-end de décembre 2010. Bonne lecture à tous et, pour ceux qui seraient tentés, il n'est pas trop tard pour nous rejoindre ;) 

mercredi 1 septembre 2010

L'étranger d'Albert Camus [Blogoclub septembre]

Et hop hop hop, nous voilà reparti pour une nouvelle lecture du Blogoclub. Au programme, cette fois-ci, les prix nobel de littérature. Le choix ne fut pas simple, il y en a énormément qui me tente évidemment. J’ai même caressé l’idée de lire Sully Prudhomme, qui fut le tout premier à recevoir cette distinction en 1901. Finalement, mon choix a été plus raisonnable puisque pioché dans ma PAL, que j’essaye vainement de faire redescendre. J’ai donc lu, le lauréat de 1957, Albert Camus et choisi  L’étranger.

Enfin ! je pourrais même ajouter. Quelle honte d’avoir tant attendu. J’appréhendais énormément la lecture de Camus alors que finalement je ne savais pas trop à quoi m’attendre.
Et bien ce fut plutôt une bonne surprise. Je pensais que ce serait difficile, voir abscons…et bien non, finalement tout va bien. Je pense que cette histoire absurde peut nous parler à tous, à différents niveaux, de différentes manières.

L’étranger, c’est Meursault, un homme jusque là sans histoire qui vit à Alger et que nous découvrons au moment du décès de sa mère. Cet homme  ne semble pouvoir ressentir le moindre sentiment, ni lors de l’enterrement  de sa mère, ni dans les bras de celle qu’il vient de demander en mariage. Les choses semblent couler sur lui sans que rien ne l’affecte, ni le bien et encore moins le mal.

Qui est cet homme, qui devient sans le vouloir vraiment un assassin, qui ne tente pas de se défendre, de protester, ni même et c’est bien pire encore, d’éprouver le moindre regret ? Oui, vraiment, comme le style de Camus est qualifié, cet homme est « absurde ». Totalement incompréhensible. Pourtant, on cherche au fil des pages à le comprendre, à le connaître, à le sonder au plus profond de lui…rien y fait, jusqu’au bout, Meursault restera pour nous un étranger. Enfin, pour moi, il serait même carrément un extraterrestre !  Comment est-ce possible autrement d’être autant dénué de sentiments ? 

On s’attache pourtant en quelques sortes à cet étranger à qui on aurait envie de montrer une nouvelle voie. On aurait envie de se battre pour lui lors de son procès qui m’a laissé un arrière goût d’injustice…Meursault y étant finalement pas uniquement jugé pour son crime mais aussi pour son manque de sentimentalité.

Je m’interroge beaucoup sur ce personnage et sur le message  que Camus a essayé de nous transmettre. Doit-on comprendre qu’il n’y a pas d’universalité dans les sentiments ? Doit-on juger quelqu’un pour ses idées ou le condamner uniquement sur ses crimes ? Le crime de Meursault aurait-il été plus pardonnable s’il en avait exprimé quelques regrets ? Les questions qui me viennent sont encore nombreuses et je n’ai trouvé encore aucune réponse…Un livre que je devrais sans doute relire pour en tirer plus tard d’autres enseignements.

Pour les autres billets des blogolecteurs, rendez-vous chez Sylire
et doublé gagnant pour la lecture de ce titre, valable pour le défi "J'aime les classiques de Marie-L" hehe  
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Mais en fait c'est un triplé gagnant puisqu'il fait également parti du challenge des incontournables de LeBonsai! 

3/5



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