mercredi 1 septembre 2010

L'étranger d'Albert Camus [Blogoclub septembre]

Et hop hop hop, nous voilà reparti pour une nouvelle lecture du Blogoclub. Au programme, cette fois-ci, les prix nobel de littérature. Le choix ne fut pas simple, il y en a énormément qui me tente évidemment. J’ai même caressé l’idée de lire Sully Prudhomme, qui fut le tout premier à recevoir cette distinction en 1901. Finalement, mon choix a été plus raisonnable puisque pioché dans ma PAL, que j’essaye vainement de faire redescendre. J’ai donc lu, le lauréat de 1957, Albert Camus et choisi  L’étranger.

Enfin ! je pourrais même ajouter. Quelle honte d’avoir tant attendu. J’appréhendais énormément la lecture de Camus alors que finalement je ne savais pas trop à quoi m’attendre.
Et bien ce fut plutôt une bonne surprise. Je pensais que ce serait difficile, voir abscons…et bien non, finalement tout va bien. Je pense que cette histoire absurde peut nous parler à tous, à différents niveaux, de différentes manières.

L’étranger, c’est Meursault, un homme jusque là sans histoire qui vit à Alger et que nous découvrons au moment du décès de sa mère. Cet homme  ne semble pouvoir ressentir le moindre sentiment, ni lors de l’enterrement  de sa mère, ni dans les bras de celle qu’il vient de demander en mariage. Les choses semblent couler sur lui sans que rien ne l’affecte, ni le bien et encore moins le mal.

Qui est cet homme, qui devient sans le vouloir vraiment un assassin, qui ne tente pas de se défendre, de protester, ni même et c’est bien pire encore, d’éprouver le moindre regret ? Oui, vraiment, comme le style de Camus est qualifié, cet homme est « absurde ». Totalement incompréhensible. Pourtant, on cherche au fil des pages à le comprendre, à le connaître, à le sonder au plus profond de lui…rien y fait, jusqu’au bout, Meursault restera pour nous un étranger. Enfin, pour moi, il serait même carrément un extraterrestre !  Comment est-ce possible autrement d’être autant dénué de sentiments ? 

On s’attache pourtant en quelques sortes à cet étranger à qui on aurait envie de montrer une nouvelle voie. On aurait envie de se battre pour lui lors de son procès qui m’a laissé un arrière goût d’injustice…Meursault y étant finalement pas uniquement jugé pour son crime mais aussi pour son manque de sentimentalité.

Je m’interroge beaucoup sur ce personnage et sur le message  que Camus a essayé de nous transmettre. Doit-on comprendre qu’il n’y a pas d’universalité dans les sentiments ? Doit-on juger quelqu’un pour ses idées ou le condamner uniquement sur ses crimes ? Le crime de Meursault aurait-il été plus pardonnable s’il en avait exprimé quelques regrets ? Les questions qui me viennent sont encore nombreuses et je n’ai trouvé encore aucune réponse…Un livre que je devrais sans doute relire pour en tirer plus tard d’autres enseignements.

Pour les autres billets des blogolecteurs, rendez-vous chez Sylire
et doublé gagnant pour la lecture de ce titre, valable pour le défi "J'aime les classiques de Marie-L" hehe  
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Mais en fait c'est un triplé gagnant puisqu'il fait également parti du challenge des incontournables de LeBonsai! 

3/5



7 commentaires:

  1. Tu as fait d'une pierre deux coups alors! Non, trois! Mais blague à part, de Camus j'ai préféré La peste à celui-ci, un peu nébuleux. J'ai ressenti la même chose que toi alors que le livre et l'auteur étaient différents... Peut-être est-ce notre époque qui veut ça : on veut toujours des réponses à nos questions, même quand il n'y en a pas...

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  2. J'ai lu L'Etranger il y a quelques années et il m'attend à nouveau sur ma table de nuit depuis le mois de janvier il me semble...

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  3. @Gwenaelle: La Peste sera certainement le prochain que je lirais de Camus. pour nos questions, c'est vrai que c'est étrange de ressentir les mêmes choses à travers 2 livres de 2 auteurs différents. ça m'intrigue et file lire ton avis!

    @Midola: Je comprend. pour ma part il est rare que je relise un livre, mais j'ai le sentiment qu'une relecture de celui-ci s'imposera dans quelques années.

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  4. J'ai eu tout à fait la même perception de l'étranger quand je l'ai relu en début d'année. Et comme toi, pour blogclub, j'ai tenté de faire baisser ma PAL.

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  5. @Sylire: comme quoi, ça nous arrive quand même d'être raisonnable pour nos PAL ;) lol
    pour l'étranger, je pense vraiment qu'il me faudra le relire...peut-être mes impressions évolueront-elles? (ou pas!). Primo Levi disait une chose très juste (blogoclub de janvier!), que nous ne pouvions comprendre que ce nous pouvions pardonner. j'ai l'impression que la question est en partie là: pouvons-nous pardonner l'insensibilité du personnage principal?

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  6. Tiens, il faudrait que je le relise... Ça fait longtemps...

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  7. C'est vrai que c'est le genre de lectures qu'on peut relire sans en épuiser le sens... Il reste toujours des questions!

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