lundi 20 septembre 2010

Challenge 1 000 ans de littérature française: François Villon et Clément Marot, deux poètes du XV ème siècle [LC2: 1er week-end de décembre]

De vous à moi: merci pour votre indulgence et votre patience...le billet sur le 2ème thème, Rabelais arrive, je l'espère demain soir. Bookine

Petite présentation historique
Je ne sais pas vous, mais pour moi, ces deux noms ne me sont pas familiers du tout du tout. Jamais entendu parler lors de ma scolarité par exemple et, pour avoir fait le test dans 3 libraires parisiennes…ils ne le sont pas forcément non plus des gens du métier !

François Villon (Grand testament)
  François Villon (vers 1431 / 1463)  
Et pourtant ! Si le nom de Villon nous dit quand même un petit quelque chose, nous le devons sûrement, nous, croqueurs de livres, à Jean Teulé qui a dédié un livre au poète intitulé « Je, François Villon ».

D’après la présentation faite par nos deux conteurs, Olivier Barrot et Jean d’Ormesson, François Villon serait à classer dans la catégorie des « mauvais garçons ». Alors vous allez me demander ce qu’est un bad boy au 15ème siècle ? En pleine guerre de 100 ans, à l’heure où les anglais font périr Jeanne d’Arc sur un bûcher pour sorcellerie (1431 ?) ? Où le roi Charles VII bataille pour conquérir son propre royaume et accessoirement fait condamner son argentier, Jacques Coeur? Ouh là, on dirait bien que les mauvais garçons étaient monnaie courante en ce temps là, mais, entre deux épidémies de peste, que voulez-vous, il faut bien se débrouiller !

François Villon est parisien, il suit des études et est diplômé de l’Université de Paris (autrement appelée La Sorbonne). Ses heures de loisirs, il les aurait consacré à une bande de vaux riens, « les coquilards » et aurait à son actif : l’assassinat d’un membre du clergé et plusieurs braquages (de charrettes blindées ?). Il aurait donc été emprisonné plusieurs fois et dans des conditions difficiles. Après plusieurs mésaventures, il « disparaît », plus aucune trace de lui à partir de 1463….ce qui en fait finalement son originalité nous apprend Jean d’Ormesson « c’est que, contrairement à ses contemporains, nous connaissons sa date de naissance...mais pas sa date de mort ! »

Son œuvre est liée à son histoire pittoresque, "utilisant la forme traditionnelle de la balade et du rondeau" nous dit-on,  "mêlant les rires aux larmes", avec un sens particulier de la mort. Nos chroniqueurs établissent même des parallèles avec la peinture de l’artiste néerlandais du XVème siècle, Jérôme Bosch,  où l’on voit beaucoup de « pendus décharnés » (Olivier Barot).
Jean d’Ormesson ajoute « ce qu’il y a de merveilleux chez Villon c’est cette façon de rire en pleurs ; c’est toujours très allègre et toujours très triste. Et le mélange est merveilleux »

Les propositions de lecture
Les recommandations de Jean d’O et Olivier Barrot

L’œuvre de François Villon est présentée comme accessible à un lecteur d’aujourd’hui et il n’y a pas eu de « nominé » particulier désigné par nos deux accompagnateurs. Toutefois, les trois œuvres principales de François Villon semblent être les suivantes :

- Le Lais (1457)
- Le Testament (1461)
- Ballade des pendus (1462)

Nous apprenons enfin que son œuvre a beaucoup inspiré nos artistes contemporains et que François Villon est aujourd’hui beaucoup  chanté. Georges Brassens par exemple a mis en musique « Ballades des dames de jadis », poème de Villon !

  Clément Marot (1496-1544)  
Bon alors, nous avons vu avec François Villon que ceux que nous ne croyions pas connaître nous étaient finalement familiers ! Qu’en est-il de sieur Marot ?

Clément Marot est contemporain de François Rabelais (ça tombe bien, c’est notre thème suivant !) et serait né à Cahors à la fin du XVème siècle. Loin du « bad boy » qu’était Villon, Marot lui, nous amène à la Cour ! Son père déjà, Jean Desmarets ( ?), était attaché à Anne de Bretagne, puis passé au service de Louis XII pour enfin rentrer au service de François 1er pendant les guerres d’Italie (euh, lesquelles ? vraisemblablement les 4èmes , - 1508-1513 – et 5èmes, - 1515-1516-).

Marot et François 1er
Source site du Quercy, sa région natale

Clément Marot (le fils donc, vous suivez ?) va être attaché à la sœur de François 1er, Marguerite de Navarre ! Celle qui  a écrit L'Heptaméron et qui est également  surnommée « la dixième des muses ». Et comme c’est mon chouchou, j’en profite pour dire ici que c’est la grand-mère du futur Henri IV ! (c’est comme ça, j’peux pas m’en empêcher !)

Marguerite de Navarre accompagne son frère lors de ses campagnes. Du coup, Clément Marot va être vu au Camp du Drap d’Or, en juin 1520, évènement considérable dans l’histoire de France où se réunissent le roi d’Angleterre Henri 8 et François 1er. Il sera également blessé lors  de la bataille de Pavie en 1525, alors que le roi, lui, est fait prisonnier. Il perd ainsi son principal appui et sera inquiété et poursuivi pour son penchant pour le protestantisme. Ce poète courtisan, parfois polémiste et religieux va alors commettre l’imprudence de traduire 30 psaumes en langue vernaculaire. Sacrilège pour l’époque où, pour les catholiques, les écritures doivent rester l’affaire des hommes d’Eglise. C’est d’ailleurs l’une des premières et principales oppositions entre catholiques et protestants, qui eux, souhaitent rendre libre l’accès et l’interprétation à la parole de Dieu. Pire hérésie encore, il aurait mangé du lard pendant le carême où le jeûne est de rigueur. Il fera deux brefs séjours en prison, dans des conditions plutôt favorables. Il mourra cependant en disgrâce à turin, ville française à l’époque.

Du côté de son œuvre, Olivier Barrot nous apprend : "Ce qu’il y a d’amusant, malgré la relative difficulté de ses textes, c’est que c’est un amateur de jeux de mots. Il s’amuse à décomposer, à jouer sur les rimes". Visiblement, sa spécialité serait la rime équivoquée. Et, comme je dois reconnaître que je n’y connais rien en poésie, j’ai  trouvé la définition suivante :

Rime équivoquée : En poésie, rime fondée sur un calembour (les mots à la rime sont différents mais homophones) : "la rose : l'arrose" dans "Mignonne allons voir si la rose...", de Ronsard. (source)

Jean d’Ormesson conclut par ces mots séduisants :  « ce qu’il y a de mieux dans Marot, c’est qu’il va annoncer des gens plus grands que lui, Lafontaine et Musset au loin ». (Jean d’O)


Les propositions de lecture
Les recommandations de Jean d’O et Olivier Barrot
- L'adolescence clémentine : en fait ses œuvres complètes, qu’il aurait lui-même recueilli en 1532.


Rappel: Les participants peuvent lire le titre de leur choix, parmi la  liste des livres cités. A noter également, que le choix peut porter sur ce thème ou sur le suivant, "Rabelais" (présentation mise en ligne bientôt). Billets de nos avis de lecture mis en ligne le premier week-end de décembre 2010. Bonne lecture à tous et, pour ceux qui seraient tentés, il n'est pas trop tard pour nous rejoindre ;) 

16 commentaires:

  1. Et bien je ne les connaissais pas, alors super cette présentation! Villon n'avait pas l'ai très fréquentable en effet! J'attends ton billet suivant, car je crois que j'ai bien envie de me lancer dans du Rabelais!

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  2. Oooh, Marot !
    J'ai étudié l'Adolescence clémentine à la fac. C'est vrai que c'était pas évident à lire, mais je n'en garde pas un mauvais souvenir finalement, je n'ai pas lu le recueil dans sa totalité mais je me souviens que j'aimais surtout les rondeaux.

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  3. J'avoue un petit faible pour Villon (à cause du livre de Jean Teulé et pour son côté bad boy)!Mais j'attends ton billet sur Rabelais pour faire mon choix final =D

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  4. Merci les filles! comme je le disais sur Livraddict, la lecture des uns n'empêche pas la lecture des autres...Villon et Marot étant des poètes, nous pouvons tout à fait lire 1 de leur poème ET Rabelais ;)

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  5. Superbe présentation ! Tu me donnes très envie de découvrir ces auteurs. Mais je ne me déciderai qu'après la lecture du billet sur Rabelais que je cours lire dès à présent !

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  6. Argh, Villon inconnu des libraires ?

    C'est quand même une des grands poêtes français, l'archétype du "mauvais garçon", et il est effectivement encore très présent dans les chansons d'aujourd'hui ... Par exemple, plus récemment que Brassens, Renaud qui le cite dans une chanson (Mon bistrot préféré) ...

    Pour moi ce sera du Villon et/ou du Marot :)

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  7. @Louppatient: oui, je sais, moi aussi j'ai été bien surprise! Merci pour la référence à Renaud, ça m'intéresse beaucoup de pouvoir écouter ceux qui ont été inspirés par Villon.

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  8. La page wikipedia cite pas mal d'autres références (dont Rabelais dans Pantagruel et Gargantua, d'ailleurs ;) ) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Villon

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  9. Merci Loup! chic du Villon dans Rabelais...je savais qu'ils étaient contemporains mais pas plus. vive wiki!

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  10. Je pense que je vais rester sur ce thème, Rabelais ne m'inspire pas trop ^^

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  11. @Lynnae: très bon choix. Beaucoup choisissent Rabelais, je suis ravie de lire que Villon et Marot seront également à l'honneur en décembre

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  12. Je me suis acheté l'intégralle de Villon ce week-end, en bilingue version originale à orthographe modernisée (mais en gardant les expression, ... anciennes) / français moderne, c'est assez intéressant à voir ... Même si tout n'est pas forcément à mon goût.

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  13. @Louppatient: j'ai hâte d'avoir ton avis. Je vais aussi lire un ou deux poèmes de Villon en plus de Rabelais. En revanche, je m'interroge...n'ayant encore fait aucun billet sur des poèmes! bonne lecture à toi en tout cas

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