dimanche 29 mai 2011

Nina Schenk von Stauffenberg : un portrait de Konstanze von Schultess

Je ne sais pas vous, mais avant de recevoir ce livre, « von Stauffenberg » m’était inconnu. Et pourtant, c’est un nom qui aurait pu changer le 20ème siècle. Klaus von Stauffenberg est en effet l’officier qui a placé la bombe destinée à Hitler le 20 juillet 1944, le jour de « l’opération Walkyrie ».

Nina est son épouse discrète et dévouée. Que savait-elle exactement de cette opération ? Quelle fut sa vie après le 20 juillet 1944. Ce livre-portrait est écrit par sa plus jeune fille, qui tente de réhabiliter la vérité sur cette mère exceptionnellement courageuse.

Ce qui aurait pu être un grand jour pour l’histoire de l’humanité, le 20 juillet 1944 est devenu celui du chaos pour certaines familles d’officiers allemands. L’attentat est manqué, les officiers, qui comptaient faire un coup d’état sont exécutés après un « procès » de façade et…leurs familles sont entièrement frappées par la Sippenhaft, une loi nazie qui déclare responsable de l’acte de trahison toute la parentèle (enfants, petits-enfants, épouses, mères, frères, etc.). Des familles entières sont bannies et envoyées en camp de concentration.

L’histoire de Nina n’est pourtant pas singulière. Envoyée en prison dès le lendemain de l’attentat, alors qu’elle est enceinte, elle sera trimbalée avec la petite Konstanze née en captivité, jusqu’à la fin de la guerre de prisons, en camp de concentration, en passant par des fermes isolées…Elle ne sait pas ce que devient sa famille, en particulier ses 3 petits garçons à qui elle a été obligée de mentir pour les protéger « papa s’est trompé » ; elle ne sait pas ce que le sort lui réserve et elle endure des épreuves inhumaines (être transférée à pied avec un nourrisson sur plusieurs centaines de kilomètres). Elle connaissait tout des projets de son époux (sauf le lieu et la date) et l’encourageait, elle lui sera dévouée jusqu’à la fin de sa vie et n’avouera pas ce qu’elle savait de la préparation de ce complot. Au point que, beaucoup de monde dit qu’elle ne savait rien.

Ce livre, plus qu’un témoignage, est un hymne à l’amour d’une fille pour sa mère. Une mère qui a porté un lourd fardeau jusqu’à la fin de sa vie. Jusqu’à la fin de la guerre, le fardeau d’être la « femme de », bannie et accusée de haute trahison. Puis, après la guerre, celui d’être la femme d’un officier SS…

J’ai trouvé intéressant d’avoir le point de vue d’une femme sur cette partie de l’histoire, en tant que femme on ne peut qu'admirer son courage et sa dignité (à aucun moment on ne sent qu'elle se plaint). Le livre est émouvant, mais parfois un peu décousu, la chronologie étant découpée par les allers-retours des analyses de la fille sur les mémoires de sa mère (qui existent mais qui ne sont pas publiés). Enfin, j’avoue regretter un peu de ne pas en avoir appris plus sur l’envers du complot.

Lu dans le cadre de Masse Critique. Je remercie Babelio et les Editions des Syrtes pour ce partenariat
...et valable pour le challenge histoire :)

6 commentaires:

  1. Très tentée ! Merci pour la découverte !

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  2. @Theoma: tout le plaisir est pour moi :)

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  3. Il a l'air super intéressant ! J'aime bien justement ce genre de livres où l'on peut découvrir l'Histoire par des histoires !

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  4. @Amaryllis: c'est vrai, moi aussi j'aime apprendre à travers des témoignages

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  5. Je connaissais von Stauffenberg, ayant étudié cette période en long, en large et en travers au lycée (vive le lycée franco-allemand et mon année à Berlin ;)). Je te rajoute à ma wish-list, il m'a l'air vraiment intéressant!

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