samedi 22 octobre 2011

Saga parisienne (tome 1): un balcon sur le Luxembourg, Gilles Shlesser


(source: site des éditions Parigramme)

Il y a des rendez-vous qu’on ne peut pas laisser passer, Internet ou pas Internet. C’est le cas de l’opération Masse Critique organisée régulièrement par Babelio, qui jusqu’à présent m’a permis de belles découvertes. Cette fois encore, la promesse a été tenue.

Saga parisienne : un balcon sur le Luxembourg est le premier tome d’une trilogie, qui relate la vie de la  famille Ormen, à Paris depuis 1942 sous l’occupation allemande jusqu’à 1958 et l’avènement de la Vème République. Le reste de la trilogie nous conduira jusqu’à nos jours.

Cette famille est un en quelque sorte un échantillon de la population à elle toute seule. Nous avons en effet d’un côté, Pierre, le sage père de famille, romancier un peu rêveur et engagé dans un réseau de résistants. D’un autre, son frère, Amédée, célibataire voyou et, évidemment, collabo. La guerre les affecte bien sûr mais le récit est construit sans apitoiement. Nous découvrons donc le quotidien de cette famille au destin particulier. Quotidien difficile, - le charbon manque, les denrées alimentaires aussi – sur fond de drame familial et trahison.

Le récit s’attache à nous dévoiler les sentiments des personnages, sans émotion exacerbée. J’ai apprécié le juste équilibre de ce récit entre l’histoire et les destins personnels. L’auteur dresse un cliché du Paris de cette époque, des fragments de vies dans une société en déchéance, puis en pleine reconstruction.

L’épisode de la rafle du Vel d’Hiv, tâche noire de notre passé, relaté ici à l’échelle de cette famille prend une dimension toute autre que dans les versions académiques : elle la personnifie, d’une manière simple et pudique. Les voisins de longue date de la famille Ormen sont en effet arrêtés, leur nouveau-né compris, sous leurs yeux impuissants.  Ont-ils été dénoncés ? Que deviennent les biens de cette famille Bronstein et, en particulier « l’heure bleue », un tableau de Picasso ?

J’ai également beaucoup apprécié de suivre cette famille après guerre. Probablement que le fait que Pierre Ormen soit un écrivain qui évolue à Saint-Germain auprès des plus grands auteurs ou penseurs de cette époque y est pour quelque chose (Sartre, Camus, de Beauvoir, …). Cette seconde partie en effet, nous rapproche plus de cette famille et en particulier du personnage de Pierre et s’éloigne un peu de l’histoire générale de cette époque qui n’est plus évoquée qu’en arrière plan. C’est un peu dommage, tant de choses se sont jouées au cours de ces Trente Glorieuses. A commencer par la naissance de la Vème République.

Vous l’aurez compris, j’ai apprécié la lecture de ce livre. Peut-être qu’un petit plus au niveau de l’intrigue ou encore du rapprochement de cette famille avec des personnages exceptionnels et réels l’aurait transformé en coup de cœur. A voir ce que donne le second tome.  

Je remercie Babelio et les éditions Parigramme pour ce partenariat. 


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