(source: site des éditions Parigramme) |
Il y a des rendez-vous qu’on ne
peut pas laisser passer, Internet ou pas Internet. C’est le cas de l’opération
Masse Critique organisée régulièrement par Babelio, qui jusqu’à présent m’a permis
de belles découvertes. Cette fois encore, la promesse a été tenue.
Saga parisienne : un balcon
sur le Luxembourg est le premier tome d’une trilogie, qui relate la vie de la famille Ormen, à Paris depuis 1942 sous l’occupation
allemande jusqu’à 1958 et l’avènement de la Vème République. Le reste de la
trilogie nous conduira jusqu’à nos jours.
Cette famille est un en quelque
sorte un échantillon de la population à elle toute seule. Nous avons en effet d’un
côté, Pierre, le sage père de famille, romancier un peu rêveur et engagé dans
un réseau de résistants. D’un autre, son frère, Amédée, célibataire voyou et,
évidemment, collabo. La guerre les affecte bien sûr mais le récit est construit
sans apitoiement. Nous découvrons donc le quotidien de cette famille au destin particulier.
Quotidien difficile, - le charbon manque, les denrées alimentaires aussi – sur fond
de drame familial et trahison.
Le récit s’attache à nous dévoiler les
sentiments des personnages, sans émotion exacerbée. J’ai apprécié le juste
équilibre de ce récit entre l’histoire et les destins personnels. L’auteur
dresse un cliché du Paris de cette époque, des fragments de vies dans une
société en déchéance, puis en pleine reconstruction.
L’épisode de la rafle du Vel d’Hiv,
tâche noire de notre passé, relaté ici à l’échelle de cette famille prend une
dimension toute autre que dans les versions académiques : elle la
personnifie, d’une manière simple et pudique. Les voisins de longue date de la
famille Ormen sont en effet arrêtés, leur nouveau-né compris, sous leurs yeux
impuissants. Ont-ils été dénoncés ?
Que deviennent les biens de cette famille Bronstein et, en particulier « l’heure
bleue », un tableau de Picasso ?
J’ai également beaucoup apprécié
de suivre cette famille après guerre. Probablement que le fait que Pierre Ormen
soit un écrivain qui évolue à Saint-Germain auprès des plus grands auteurs ou
penseurs de cette époque y est pour quelque chose (Sartre, Camus, de Beauvoir, …).
Cette seconde partie en effet, nous rapproche plus de cette famille et en
particulier du personnage de Pierre et s’éloigne un peu de l’histoire générale
de cette époque qui n’est plus évoquée qu’en arrière plan. C’est un peu
dommage, tant de choses se sont jouées au cours de ces Trente Glorieuses. A
commencer par la naissance de la Vème République.
Vous l’aurez compris, j’ai
apprécié la lecture de ce livre. Peut-être qu’un petit plus au niveau de l’intrigue
ou encore du rapprochement de cette famille avec des personnages exceptionnels
et réels l’aurait transformé en coup de cœur. A voir ce que donne le second
tome.
Un livre qui pourrait me plaire, je note !!
RépondreSupprimer@Tachas: hihi, et le tome 2 vient de sortir ;)
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