dimanche 29 août 2010

Spellman & Associés, Lisa Lutz

Mon défi perso de lutte contre ma Pile à Bloguer (PAB) se poursuit, grâce à vous et à vos votes. Une fois encore merci !
Cette fois-ci les scrutins étaient ultra serrés et Spellman et Associés n’a remporté que d’une toute petite voix.


Retard accumulé de livres à chroniquer, j’ai lu ce livre durant mes vacances au mois d’avril (oui, je sais nous sommes fin août). Ce préambule pour vous expliquer les raisons d’un avis qui sera probablement l’un des plus courts jamais mis en ligne sur ce blog…mais pas seulement.

L’histoire est certes drôle ; une famille de détectives privés dont l’occupation principale est de suivre à la trace tous les prétendants de la narratrice, la fille aînée Izzy. Qui propos, situation embarrassantes, cachoteries et mensonges font le charme de cette famille. Enfin, c’est charmant parce que nous sommes les lecteurs, évidemment, si nous étions à la place d’Izzy ce serait une toute autre histoire ! 

C’était drôle, mais pas hilarant comme annoncé. J’ai été un peu déçue par rapport à la promesse de Lauren Weisberger, l’auteur du Diable s’habille en Prada, affichée sur la couverture « le livre le plus drôle que j’aie lu depuis des années » ! Mouais.

LA piscine (snif!)
C’est une lecture idéale pour les vacances, légère et agréable, un livre qui se lit tout seul. Mais finalement, aujourd’hui je crois garder plus de souvenirs de la piscine au bord de laquelle j’ai eu le plaisir de le lire que du livre lui-même. Il existe une suite, « Les Spellman se déchaînent » que je lirai avec plaisir, à l’occasion.

mercredi 18 août 2010

"Qui doit quitter ma PAB?" et oui, il en reste plein

Tout d'abord un grand merci à tous ceux qui ont voté pour la première session. Ma PAB est toujours là, à me narguer...mais, non, je l'aurais un jour, c'est promis!

Comme ça m'a bien amusé, je vous propose de réitérer le petit jeu chaque semaine environ...jusqu'à ce que nous ayons eu raison de cette sacrée PAB.

Les lauréats de cette semaine sont (roulement de tambours):


La grande entourloupe, Roald Dahl


résumé éditeur: L'auteur de "Bizarre ! Bizarre !" et de "Kiss Kiss" confirme ici qu'il est un des maîtres de l'humour et du baroque.

Ses quatre récits sont pétris de sarcasmes et de fantaisie, délibérément invraisemblables, menés à un rythme endiablé, bâtis sur des intrigues coupées de rebondissements et de coups de théâtre. Leur thème commun est une réflexion sur la chair, l'instinct sexuel et le plaisir, qui les transforme en petites fables cruelles, empreintes d'une morale qui raille la fatuité de l'éternel masculin.



Spellman & associés, Lisa Lutz

Résumé éditeur: Qui pourrait résister aux Spellman, la famille la plus sérieusement fêlée de la Côte Ouest ? Certainement pas leur fille, Izzy, associée et néanmoins suspecte. Car pour ces détectives-nés, rien n'est plus excitant que d'espionner, filer, faire chanter... les autres Spellman de préférence. Mélange détonant d'humour et de suspense, ce best-seller international (et son héroïne) a fait craquer Hollywood : vous n'êtes pas près d'oublier les Spellman !


L'assassinat d'Henri IV, Jean-Christian Petitfils

Résumé éditeur: Le 14 mai 1610, vers quatre heures de l'après-midi, le carrosse découvert, où Henri IV a pris place avec ses principaux gentilshommes, quitte le Louvre et roule dans Paris qui s'apprête à fêter la reine Marie de Médicis, couronnée la veille. Il est arrêté rue de la Ferronnerie par un embarras de charrettes. Aussitôt un étrange rôdeur, habillé à la flamande et armé d'un couteau, saute sur la roue du véhicule et poignarde mortellement le roi. L'homme immédiatement appréhendé - un nommé Ravaillac, d'Angoulême - déclare, même sous la torture, qu'il a agi sans complice, uniquement pour punir le monarque de vouloir faire la guerre aux puissances catholiques et au pape. Qui est-il ? Un fanatique un déséquilibré, un " fou de Dieu " ou un fou tout court ? Cet halluciné a-t-il été manipulé par de puissants ennemis du roi, français ou étrangers ? Y a-t-il eu d'autres tueurs ? Reprenant l'ensemble du dossier, Jean-Christian Petitfils propose une piste nouvelle, étayée par un faisceau d'indices troublants. Son livre, véritable enquête policière, est une contribution majeure à la compréhension de l'une des grandes énigmes de l'histoire de France, dont les conséquences politiques et religieuses ont été considérables.

Une vie, Simone Veil

Résumé éditeur: Simone Veil accepte de se raconter à la première personne. Personnage au destin exceptionnel, elle est la femme politique dont la légitimité est la moins contestée en France et à l'étranger ; son autobiographie est attendue depuis longtemps. Elle s'y montre telle qu'elle est : libre, véhémente, sereine.


oui, pour la lecture, je suis très pour l'éclectisme! (lol, désolée, j'ai été marquée par les inconnus! lol)
A vos clics dans le widget à gauche tous jusqu'au 25 août!

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Harper Lee

Voici le premier grand gagnant du concours « qui doit quitter ma PAB ? » avec 42% des suffrages exprimés et, je commencerai ce billet par vous remercier pour vos votes et vous féliciter pour vote choix.


Ce livre est resté un long moment dans ma PAL, quelle erreur ! Peut-être est-ce à force d’en lire des billets enchanteurs sur la blogosphère ou encore de le voir cité parmi les 139 incontournables de Livraddict ? bref, je l’ai emporté en vacances avec moi et il m’a fait passer un agréable moment.

L’histoire se déroule en Alabama dans les années 30. Nous suivons avec plaisir Scout, une petite fille un peu garçon manquée, et son frère Jem à travers leurs jeux et leur apprentissage de la vie. Tous deux sont orphelins et leur père Atticus, avocat respecté, les élève avec l’aide de leur nounou de couleur selon des principes libertaires et d’avant-garde qui choquent certains notables. Une chose surtout occupe les enfants, les habitants de la maison voisine et en particulier Boo Radley, qui n’est pas sorti de chez lui depuis des décennies. Quel secret cela cache-t-il ? Mais l’imaginaire des enfants va devoir laisser place à une véritable épreuve le jour où leur père se voit confier la défense d’un homme noir accusé d’avoir violé une femme blanche. Les enfants devront alors se poser mille questions, mais surtout faire face aux multiples embuches que leurs réservent les gens de la ville.

Ce livre est admirablement bien écrit. A travers le témoignage de Scout, nous prenons conscience des enjeux de cette période à l’échelle d’une relative paisible ville de province du sud des Etats-Unis. Grande dépression, « valeurs sudistes » qui m’ont fait penser à Autant en emporte le vent, en particulier la ségrégation raciale, autant de thèmes délicats qui avec les mots d’une enfant sont rendu simples. Sa naïveté mais surtout sa maladresse, nous font quelques fois sourire. Alors qu’à d’autres moments sa lucidité et sa franchise nous font bien réfléchir. On comprend surtout, ou plutôt on espère, que cet épisode est un moment charnière de la vie de ce village. Les mentalités changent, ou en tout cas sont tentées de changer, pour qu’un nouveau monde prenne enfin forme.

J’ai adoré, un coup de cœur que je vous souhaite vivement de découvrir un jour.

2/5

lundi 16 août 2010

Qui doit quitter ma PAB? c'est vous qui décidez!

Ceux qui viennent me lire régulièrement ou avec qui j'échange souvent sur Livraddict savent que je suis submergée par ce que j'ai fini par appelé ma PAB (pile à blogguer)! Cette pile monstreuse atteint aujourd'hui le seuil critique de 16 livres, certains que j'ai lu au mois de janvier...c'est dire si l'heure est grave!

Dire aussi que le situation ne peut plus durer. Non pas que je berce l'illusion d'atteindre une PAB à 0, ne chroniquant souvent que le week-end, mais au moins atteindre un chiffre correct! Le pire étant que du coup je ne sais jamais quel livre chroniquer. C'est le symptôme du "j'ai plus rien à me mettre" alors qu'on a une armoire pleine à craquer rapporté aux livres! ce syndrôme est d'ailleurs extrapolable aux PAL "je ne sais pas quoi lire, y'a rien qui me fait envie" dit souvent la Bookine devant son étagère PAL de plus de 20 livres! pas vous?

Pour sortir enfin de cette situation, j'ai décidé d'en faire un petit jeu entre vous et moi, ou plutôt un sondage, à la manière de celui de Cécile Qde9 pour lequel je vote à chaque session. 

Je choisirai régulièrement 4 livres au hasard dans ma PAB et vous voterez pour celui que vous souhaitez voir chroniqué en priorité...les votes se passent dans le widget situé juste à côté, à droite ;)

Pour cette première session, voici les finalistes piochés au hasard dans les différentes sous-catégories de ma PAB (adoré, aimé, aimé sans plus, pas aimé) et pas forcément proposés dans cet ordre:

Harper Lee, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur
Résumé éditeur: Dans une petite ville d’Alabama, à l’époque de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche. Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 – au cœur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis –, connut un tel succès.

Mais comment ce roman est-il devenu un livre culte dans le monde entier ? C’est que, tout en situant son sujet en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel sur l’enfance. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique. Couronné par le prix Pulitzer en 1961, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires dans le monde entier.



Georges Perec, La Disparition
résumé éditeur: "Il fallait un grand art, un art hors du commun, pour fourbir tout un roman sans ça." "Ça", comprenez ce "rond pas tout à fait clos finissant par un trait horizontal". Il fallait substituer, combiner sans trêve et sans faillir, sans céder à la ronde tentation d'utiliser... la lettre "e" ! "Mais pourquoi donc ?", s'exclament les sceptiques et les désabusés. Et Perec de citer un obscur Ramun Quayno : "L'on n'inscrit pas pour assombrir la population." "Qui frappe-t-on d'omission ?", demandent les offusqués et les inquisiteurs ? Le motif du tapis, le cinquième volume d'une collection d'in-folios, Anton Voyl lui-même, le protagoniste, tout, tout doit disparaître sous la plume-baguette de Perec ! Voilà qui suscite auprès dudit M. Voyl quelques suées kafkaïennes, des hallucinations rocambolesques et une imagination pour le moins aventurière...

Patrick Rambaud, Chroniques du règne de Nicolas 1er
résumé éditeur: « Même parvenu, Notre Précieux Souverain ne trouva point la paix en lui-même, tant il restait secoué en continu par des nervosités. Qui l’a vu fixe et arrêté ? Il ne bougeait que par ressorts. Si vous le retardiez dans sa course, vous démontiez la machine. Il marchait des épaules avec une façon personnelle de se dévisser le cou, remuant par courtes saccades comme s’il était engoncé dans un costume que lui taillait pourtant à sa mesure un artiste italien de renom. (…) Quand il parlait en public, plusieurs fois dans une même journée, il se rengorgeait ainsi qu’un pigeon et se livrait à de curieuses contorsions pour animer ses dires… » P.R. Amusé, atterré, ébloui, agacé par la passion, l’amour et l’attention que suscite notre nouveau président – notre nouvel empereur, devrait-on dire –, Patrick Rambaud s’est lancé dans une chronique un peu particulière : conter, au jour le jour, l’éclosion de ce nouveau monarque, se fondant sur des faits vrais, mais dans l’esprit, avec la drôlerie et la cruauté de Saint-Simon… Dans cette chronique irrévérencieuse, on croise ainsi un souverain trépidant, une impératrice pincée qui règne sur son empereur, un dauphin de dix ans, des ministres empoudrés et fébriles, un duc de Bordeaux tragique, des barons à genoux… Rien n’échappe à la plume de notre chroniqueur, ni le short, ni le renouveau de la lampe Empire, ni les flagorneries des princes, ni les courbettes des petits marquis… ni, enfin, la folie amoureuse d’autres chroniqueurs et portraitistes un peu moins agacés.

Manuel VAsquez Montalban, Ou césar ou rien
résumé éditeur: Le messager que reçoit Nicolas Machiavel une nuit, alors qu'il dispute avec hargne une partie de carte, est au bout de l'épuisement. La nouvelle qu'il apporte à l'auguste stratège, d'une importance capitale, semble pourtant avoir mérité la fatigue et les épreuves qui se lisent sur son visage : César Borgia est mort. Avec l'évocation du célèbre personnage se déroule bientôt l'histoire, grandiose et tragique, d'une famille qui lutte pour le pouvoir. Une lutte, qui en servant les intérêts des individus, tente de soutenir l'Europe dans son combat contre les forces de l'obscurantisme...

Les votes sont ouverts jusqu'à mercredi 18 août à 12h00, pour me laisser le temps d'écrire le billet avant de reprendre le travail jeudi! A vos clics

Le joueur d’échecs Stefan Zweig

A force de voir fleurir des avis de lectures élogieux sur les livres écrits par Stefan Zweig, ma curiosité a été sacrément piquée et je ne pouvais résister plus longtemps à la curiosité de découvrir enfin cet auteur par moi-même. Méritait-il ces éloges au point qu’un challenge « Ich liebe Zweig » a été crée ?

Oui, un grand oui, un immense oui ! Ein gross « ja naturlich » !

La lecture du joueur d’échec fut un réel plaisir. Pourtant, le thème m’inquiétait un peu. Je ne sais pas du tout jouer aux échecs et j’avais peur d’être assommée par des termes techniques de parties sans fin. Il n’en est rien, loin de là. La nouvelle s’attache à nous décrire la psychologie des personnages. L’écriture est simple, limpide et, malgré certains passages graves, la lecture est fluide et enjouée.

Encore une fois c’est un vrai casse-tête de rédiger un avis de lecture sans trop en dévoiler (d’autant que la quatrième de couverture le fait déjà bien assez !). Je dirais que ce qui a fait la magie de ce livre pour moi fut de découvrir qui était vraiment le joueur d’échecs , son histoire, sa « folie » du jeu. J’ai été très émue de découvrir son passé et j’avoue que je n’avais pas conscience que l’horreur nazie avait pu revêtir cette forme...chut, je n’en dirais pas plus, la nouvelle est courte et j’aurais vraiment l’impression de dévoiler à ceux qui ne l’ont pas encore lu ce qui en a fait la surprise pour moi.

Grâce à ce livre, je comprends maintenant l’engouement pour cet auteur que je relirai avec grand plaisir pour poursuivre la découverte.

A noter que ce livre est noté est le 137° livre incontournable des livraddictiens...et donc mon premier billet pour le challenge organisé par lebonsai (yes!) et même, mieux vaut tard que jamais pour celui de Marie L J'aime les classiques

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dimanche 1 août 2010

Challenge 1000 ans de littérature française : Les premiers romans, les chroniqueurs [ LC1 : 1er week-end d’octobre]

Et voilà le deuxième thème de notre première lecture commune!

Petite présentation historique :
Alors que les chansons de geste étaient principalement destinées à la société féodale et aux clercs, les romans réalistes médiévaux sont créés pour répondre à la demande de la nouvelle classe sociale montante : la bourgeoisie, qui se développe au cours du 13ème siècle. Composée de commerçants et d’artisans, elle réclame en effet, SON œuvre : ce sera « les romans ». Plus réalistes et matérialistes que les chansons de gestes, les romans médiévaux dépeignent donc cette nouvelle société, loin du merveilleux des romans arthuriens. Les héros sont issus de milieux de plus en plus modestes, les scènes se rapprochent de celles vécues par les lecteurs et les valeurs féodales sont moquées. En revanche, ce qui est respecté, c’est la famille.

D’après nos charmants spécialistes, LE roman, miroir de cette société médiévale est le Roman de Renart, qui nous conte les aventures de Renart le Goupil et de ses compagnons animaux. A ce propos, le roman connaîtra tellement de succès que le mot « Renard » remplacera « Goupil » dans la langue française. Intéressant non ? Cette mise en scène des animaux n’est pas sans rappeler les fables d’un certain Monsieur Jean de Lafontaine, qui succèdent en quelques sortes au Roman de Renart.

Le 13ème siècle, est aussi celui de la création des universités. En architecture, c’est également à cette période que s’opère le passage du style roman au style gothique. Enfin, côté littérature, nous nous devons de citer les 4 grands chroniqueurs historiens, qui par leurs témoignages, nous dépeignent trois siècles de notre histoire :

1/ Geoffroy de Villehardouin (1148-1213) écrit sous Louis-Philippe, roi conquérant qui étendit  les frontières du Royaume de France. Cet homme de guerre est particulièrement lié à la 4ème croisade qui, au lieu d’aller conquérir Jérusalem, sera détourné vers Constantinople par les vénitiens. Son témoignage, entre le récit des batailles, s’attache à expliquer les démêlés entre Venise et Constantinople, voire, tente de justifier la croisade.


2/ L’œuvre de Sire de Joinville (1224 -1317), frère d’arme et confident de Saint-Louis (durant la 7ème croisade), est exclusivement tournée vers l’emblématique roi de France, pour qui il vous une réelle admiration. Et, comme nous parlons de Saint-Louis, nous pouvons très certainement parler d’hagiographie. « Joinville est simple, admiratif, dévoué, éperdu devant la grandeur de Saint Louis (Olivier Barrot)


3/ Jean Froissart (1333 – 1404) est le « journaliste » de la guerre de 100 ans. « Roman de capes et d’épées », entre la bataille d’Azincourt et celle de Poitiers, pas toujours très fiables comme nombre de sources médiévales, l’auteur aurait néanmoins mené de véritables enquêtes sur le terrain, à la pêche aux informations. C’est l’une des sources les plus importantes sur la guerre de 100 ans.

4/ Philippe de Commynes (1447 – 1511) est présenté comme un homme d’état, sans scrupules. Il passe en effet du service de Charles le téméraire à celui de Louis XI (lorsque la défaite du premier semblait évidente). Chroniqueur de Louis XI, il devient le confident des rois qui vont en Italie (Charles VIII et Louis XII). Jean d’Ormesson le cite décrivant Venise comme « la plus triomphante cité que j’ai jamais vu » et le grand canal « la plus belle rue du monde et la mieux maisonnée » (normal, Jean d’Ormesson adore Venise !).

Les propositions de lecture : les recommandations de Jean d’O et Olivier Barrot. Œuvres qu’ils considèrent comme les plus représentatives ou les plus faciles à lire aujourd’hui.

Nominé dans la catégorie « Roman réaliste médiévale »
Le Roman de Renart : rédigé vers la fin du 12ème siècle, ce n’est pas à proprement parler un roman, mais un bestiaire versifié, c’est-à-dire, un recueil de récits en vers ayant pour héros des animaux agissant comme des humains. Comédie où les valeurs féodales sont moquées, voire inversées. Ce qui compte, c’est la ruse de Renart. Jean d’Ormesson nous apprend que les scènes sont drôle, certaines morals, d’autres totalement immorales. Beaucoup de contes pour enfants descendent du Roman de Renart.

Nominé dans la catégorie « Les chroniqueurs »
Les Chroniques de Jean Froissart, celui qui, d’après eux, peut nous divertir encore aujourd’hui.

Propositions de lecture : les autres œuvres citées.
Romans médiévaux (en vers)
- Le roman de la rose  (attention, ce roman serait parfaitement illisible et incompréhensible aujourd’hui, voire « totalement ennuyeux », toujours d’après J et O !)

Chroniqueurs
- Geoffroy de Villardouin, Mémoires intitulées Histoire de la conquête de Constantinople
- Jean de Joinville, Vie de Saint Louis
- Philippe de Commynes, Mémoires

Les participants peuvent lire le titre de leur choix, parmi la sélection des chroniqueurs ou dans la liste des livres cités. A noter également, que le choix peut porter sur ce thème ou sur le précédent, "des chansons de gestes à Chrétien de Troyes ". Billets de nos avis de lecture mis en ligne le premier week-end d'octobre 2010. Bonne lecture à tous et, pour ceux qui seraient tentés, il n'est pas trop tard pour nous rejoindre ;)


MAJ 03/08/10: Un immense merci à MEL pour sa relecture attentive et ses commentaires avisés ;) 

Challenge 1000 ans de littérature française : des chansons de gestes à Chrétien de Troyes [LC1: 1er week-end d'octobre]

Petite présentation historique

Notre première escale, tant attendue, de notre challenge nous plonge au cœur du Haut Moyen-Age. Le Moyen-Age s’étend sur 1 000 ans à lui tout seul, depuis la chute de l’Empire Romain d’Occident (milieu 5ème siècle) jusqu’à la prise de Constantinople (milieu 15ème siècle). C’est au cours de cette période, entre les châteaux forts, les chevaliers et les croisades, que les premiers écrits dans une langue romane, ancêtre de notre français, sont attestés et donc que la littérature française prend naissance !

Les Serments de Strasbourg (février 842) : deux petits-fils de Charlemagne, Charles le Chauve et Louis le Germanique s’unissent contre les prétentions impériales de leur frère, Lothaire 1er. Leurs serments constituent les premières sources attestées en langues romanes (futur français et futur allemand). Leur accord sera scellé par le Traité de Verdun en 843, leur réparti l’Empire de papy Charlemagne et dresse la carte de l’Europe pour les siècles suivants.

Côté linguistique et littérature, deux « familles » naissent : les Trouvères au Nord, diffusent des poèmes en langue d’Oïl, les Troubadours, au sud, chantent leurs vers en langue d’Oc. Les chansons de geste abordent des thèmes épiques, récits d’expéditions ou combats héroïques (ex : la chanson de Roland), ou pieux, hagiographies versifiées (ex : cantilène de Sainte Eulalie). Ils s’adressent essentiellement aux clercs et à l’aristocratie.

Au 12ème siècle, en même temps que l’apparition des cathédrales gothiques, sont écrits les premiers « romans » de Chrétien de Troyes (1130 ? – 1190 ?), mélange de réalisme et de fantastique. D’après Jean d’Ormesson, Chrétien de Troyes, après avoir traduit Ovide et contribué à l’écriture de Tristan et Iseult (Oui, contribué, Jean d’O insiste sur le fait que ce roman n’est pas de lui !), « va nous laisser toute une série de chefs d’œuvres » autour de la légende arthurienne (ou « matière de Bretagne »). D’après nos deux spécialistes, Jean d’Ormesson et Olivier Barrot, le grand roman de Chrétien de Troyes serait surement « Perceval ou le conte du Graal ». Roman inachevé mais majeur, il y aura de nombreux continuateurs. Il sera également une source d’inspiration pour Parzival de Wolfram von Eschenbach, l’une des plus grandes œuvres de l’Allemagne médiévale, mais également, bien plus tard nous apprend Monsieur Jean, source d’inspiration de la musique de Wagner !

Les propositions de lecture :
les recommandations de Jean d’O et Olivier Barrot. Œuvres qu’ils considèrent comme les plus représentatives ou les plus faciles à lire aujourd’hui.

Nominé dans la catégorie « Chansons de geste » :


 La chanson de Roland : Odyssée épique de 4 000 vers datant du 11ème siècle (vers 1080) narrant l’expédition en Espagne du neveu de Charlemagne (Jean d’Ormesson parle de fils incestueux ! ) et de sa défaite contre les Basques. La mort de Roland dit-on bouleversa Charlemagne. Il est admirable de constater que le premier « monument » de la littérature française soit le récit d’une défaite !
A noter: ici, vous pouvez lire la chanson de Roland, sur le lais d'une tapisserie et sur fond de musique médiévale. c'est pas beautiful ça?

Nominé dans la catégorie « Chrétien de Troyes »

Perceval ou le Conte du Graal : Roman arthurien écrit vers 1181,il raconte l’histoire de Perceval, qui devient un formidable chevalier, qui part à la quête du Graal. Perceval est le premier conte où il est fait mention du Saint Graal et toutes les versions de l’histoire du Graal remontent à lui directement ou indirectement. A l’inverse des chansons de gestes où la quête est patriotique et collective, les romans de Chrétien de Troyes et Perceval en particulier, narrent les exploits et les quêtes personnelles de preux chevaliers ou le fantastique flirte avec le réalisme. Inachevé par Chrétien de Troyes, la plupart des éditions proposent les textes des continuateurs.

Propositions de lecture : les autres œuvres citées.
J’étais partie pour faire un mini commentaire de chaque œuvre citée…et, vu la richesse de mes recherches, j’ai abandonnée l’idée, cela aurait fait un billet beaucoup trop long et, il  faut bien laisser une part de découverte à nos lectures.
« Pièces pieuses 
- Cantilène de Sainte Eulalie
- Vie de Saint Léger
- Vie de Saint Alexis

Chansons de geste
- Le charroi de Nîmes
- Raoul de Cambrai

Chrétien de Troyes (romans arthuriens)
- Erec et Enide
- Lancelot ou le chevalier de la charrette
- Yvain ou le chevalier au lion
- [Tristant et Iseult], entre crochets, puisque pas entièrement de Chrétien de Troyes

Les participants peuvent lire le titre de leur choix, parmi la sélection des chroniqueurs ou dans la liste des livres cités. A noter également, que le choix peut porter sur ce thème ou sur le suivant, "les chroniqueurs". Billets de nos avis de lecture mis en ligne le premier week-end d'octobre 2010. Bonne lecture à tous et, pour ceux qui seraient tentés, il n'est pas trop tard pour nous rejoindre ;)
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