samedi 30 avril 2011

Les mémoires, François de La Rochefoucauld

Lors du dernier vote pour l'organisation du challenge 1 000 ans de littérature française, La Rochefoucauld et le Cardinal de Retz n'avaient pas été retenus. A la fois déçue et curieuse, nous nous sommes lancées avec Evert le projet de lire l'un de ces deux recalés. 

J'ai longuement hésité, les mémoires du cardinal de Retz sont, paraît-il, très croustillantes et puis mon choix s'est finalement porté sur La Rochefoucauld.
Me voilà donc lancée dans la lecture de ce qui est présenté comme un modèle du genre, les Mémoires d'un Grand ayant vécu à la Cour de Louis le quatorzième (Mon Loulou) et qui nous décrit, entre autres, tant le quotidien de la Cour que les intrigues, cabales et le fameux épisode de la Grande Fronde nobiliaire.

Si l'écriture est accessible et agréable, le contenu en lui-même ne l'est pas forcément. Je m'explique. Très vite, Monsieur le prince de Marcillac (La Rochefoucauld) nous noie sous des milliards de noms et je me suis trouvée perdue, mais alors complètement. Ajoutez à cela le fait que les épisodes peuvent être uniquement introduits ou cités, sans plus d'information et vous avez le sentiment de passer totalement à côté du récit.

Je comptais le lire comme un roman, souhaitant laisser les notes de bas de page de côté. Force est de constater que pour accéder au contenu de ses Mémoires, ce n'est pas la bonne méthode. Oui mais voilà, la plume est belle et se référer constamment à la fin de l'ouvrage casse le rythme et le plaisir de la lecture.  

J'ai donc mis de côté ce livre pour quand j'aurais plus de temps et que je pourrais le lire comme il se doit (références incluses!). Je suis d'autant plus déçue que c'est mon premier abandon depuis plus de deux ans! Enfin, non, je n'abandonne pas, je reporte ma lecture, il retournera dans ma PAL d'ici quelques temps.

mercredi 27 avril 2011

Le Montespan, Jean Teulé



Je me répète souvent, mais historienne de formation, je ne peux résister à l’appel d’un bon roman historique !  Celui-ci conjugue avec délice la plume ironiquement acerbe de Jean Teulé avec le siècle de mon chouchou Loulou le quatorzième.

Si nous avons tous entendu parler de LA Montespan, favorite du dit Loulou, il est vrai que le Monsieur du même nom nous est plus inconnu. De rapides recherches confirment que la véracité du contexte historique est assez bien respectée dans le roman de Teulé.

L’histoire nous est pour une fois racontée du côté du cocu le plus célèbre de l’histoire. Comment il essaie de parvenir aux besoins de sa famille, ses échecs cuisants en la matière, mais aussi, comment sa femme, dont il est éperdument amoureux lui échappe dans les bras du plus puissant monarque de l’époque. Sa croisade pour retrouver sa femme et sa loyauté sont touchantes. Ses excentricités ; les cornes sur son carosse et sur son portail, les multiples tentatives de reconquérir la femme qu’il aime sont drôles il est vrai, mais également tellement tristes. Jusqu’au bout il attendra que sa femme lui revienne. Un dévouement admirable.

J’avoue que je ne m’étais jamais posé la question de qui était le mari de LA Montespan. On connaît ses amours avec le roi, les enfants qu’elle a eus de lui et leur légitimation, mais je n’avais jamais songé qu’elle ait pu avoir une autre famille par ailleurs. Ce court roman, amusant et piquant, comme sait si bien le faire Teulé, nous oblige malgré tout à regarder les choses autrement. En un mot : j’adore !


+1 pour le challenge Histoire!

Note Livraddict: 6.49/10 (36 votes)

dimanche 24 avril 2011

D'un autre monde, Claude Crozon



J’ai reçu ce livre cet été lors du swap vos vacances. Maela, ma swapeuse, m’avait ultra gâtée sur le thème de la Bretagne. PAB oblige (c’est-à-dire retard accumulé depuis fort longtemps dans mes chroniques), mon avis sera, comme le seront surement les suivants, assez brefs, mais je l’espère suffisant pour vous faire partager le plaisir que m’a procuré cette lecture.

D’un autre monde nous retrace la saga d’une famille bretonne, les Kergelin, de 1914 à nos jours. 

J’ai été littéralement happée dès les premières pages, emportée par les secrets de cette famille et les méandres de l’histoire du siècle passé…Deux guerres mondiales, la résistance au nazisme, les tourments du colonialisme, le libéralisme des Trente Glorieuses. 

Ce livre synthétise avec brio presque tous les grands tournants de ce siècle sous le prisme d’une famille bretonne. On s'attache beaucoup au personnages, que l'on a plaisir à suivre durant des décennies, si bien que l'on se sent presque appartenir à cette famille (je ne suis pourtant pas bretonne ;) ). 

J’ai juste trouvé l’histoire un peu moins intéressante à partir de 1968,… sûrement trop calme et trop peu de références historiques. Heureusement cela ne concerne que la toute dernière partie du livre.

Vous l’aurez compris, j’ai adoré ! et je remercie une fois encore Maela pour ce choix. Je n’avais pas entendu parler de ce livre et ne l’aurait probablement pas découvert sans elle. Merci

Note Livraddict: 7.75 / 10 (10 votes)

jeudi 21 avril 2011

Le mystère de la chambre jaune, Gaston Leroux



Souvenez-vous, il y a plus d’un an déjà je m’inscrivais à mon premier défi… "les lectures que l’on ne s’imaginerait pas lire" organisé par Lexounet. Le principe était simple : se faire défier de lire deux livres de genres que nous ne lisons pas habituellement. Everthkorus m’avait alors défié de lire Chroniques martiennes de Ray Bradbury pour le fantastique et le mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux pour le policier.

Si j’ai rempli ma première part du contrat en lisant rapidement Chroniques martiennes, j’ai énormément traîné la pate pour lire le mystère de la chambre jaune…
Je me souvenais avoir vu le film il y a quelques années, sans pour autant en garder plus de souvenirs que ça. Si la lecture a été moins pénible que ce que je redoutais, je confirme que les romans policiers ne font pas partie de mes lectures de prédilection.

Pourquoi je n’accroche pas ? L’écriture de Gaston Leroux m’a pesé. L’atmosphère, le semblant de suspens…bref, c’est pas trop mon truc.

J’admets toutefois que la fin surprend, mais je n’ai pas réussi à dépasser mes préjugés sur ce type de lecture et, même si la lecture a été moins désagréable que ce que à quoi je m’attendais, je me suis énormément forcée et n’accroche toujours pas à ce type de lecture.

Un grand merci à Evert pour son défi qui m’a permis d’évoluer un peu concernant la science-fiction (Chroniques martiennes était une belle découverte) et de conforter mon opinion sur les romans policiers purs souches !

Défi terminé, en retard, mais terminé !


lundi 18 avril 2011

Polynie, Mélanie Vincelette

Partenariat Livraddict / Editions Robert Laffont

Présentation de l’éditeur
"Rosaire Nicolet, jeune avocat, beau, intelligent, séducteur, est retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel. Ambroise Nicolet, appelé afin de reconnaître le corps de son frère, récuse toute idée d’un crime passionnel au profit d’une autre thèse. Leur aïeul Jean Nicolet, un explorateur du XVIIe siècle, était détenteur d’un secret : l’Amérique n’a pas été découverte par Colomb mais par le Chinois Zheng He."

Polynie*, voilà un nom étrange dont je ne connaissais pas la signification. Ce livre nous conduit en Arctique. Entre les glaciers, le contraste entre nos vies d’occidentaux et les préoccupations de ces aventuriers du Grand froid ; bref, un véritable dépaysement !

L’écriture de l’auteur est fluide et agréable, elle arrive à rendre simple des concepts éloignés de notre vie quotidienne et nous fait partager le quotidien du Grand Froid. En revanche, j’avoue que l’intrigue ne m’a pas conduite exactement là où je le pensais. Les références en 4ème de couverture, à un secret familial concernant la découverte de l’Amérique, sont trompeuses et m’ont fait croire à une intrigue historique…il n’en est rien. Cette partie n’étant finalement pas développée. Dommage !

L’histoire traite des relations fraternelles. Amboise est le frère cadet de Rosaire. Rosaire est brillant, sur de lui, l’opposé d’Amboise…. L’assassinat de Rosaire est l’occasion pour Ambroise de faire le point sur ses relations avec son frère, depuis leur enfance. Prenant alors du recul, Ambroise se rend compte que son frère n’était pas tout à fait qui il croyait être.

J’ai très vite accroché. Les premiers chapitres m’ont littéralement plongée dans les glaciers de l’arctique. Les chapitres sont courts, ce qui, je trouve donne une certaine dynamique à la lecture. En revanche, je me suis assez vite lassée. Il n’y a pas ou peu d’intrigue, très peu d’action également et comme je le disais plus haut, la quatrième de couverture m’avait induite en erreur à propos d’une intrigue historique.

Je remercie Livraddict et les éditions Robert Laffont pour ce partenariat.

*une polynie est une zone qui se maintient libre de glace ou couverte d'une couche de glace très mince située au milieu de la banquise en Arctique ou en Antarctique [wikipedia]

Note Livraddict: 7.14 / 10 (7 votes)

dimanche 3 avril 2011

Molière: Le Sicilien ou l'amour peintre; Les précieuses ridicules; Sganarelle ou le cocu imaginaire [challenge 1 000 ans de littérature française]



Molière étant sélectionné pour être l'un des thèmes du challenge 1 000 ans de littérature française, cela me donnait pour une fois l'occasion de ne pas investir en livre! En effet, le père noël m'a cette année, par le biais de son elfle Emeline, bien gâtée en m'offrant le premier tome des oeuvres de Molière aux éditions La Pléiade!  Mon tout premier, autant vous dire un trésor...

J'en ai profité pour lire pour cette LC, non pas une, mais trois pièces du papa de la Comédie Française et je continuerais à lire ce tome tout au long de l'année.

Le Sicilien ou l'amour peintre
Petit clin d'oeil à l'elfe du père Noël, ma Chère Emeline, le titre ne pouvait me laisser indifférente... (LOL). Cette piècette est très courte et l'on retrouve les thèmes de prédilections de Molière: une esclave affranchie par son vieux maître aigri qui veut l'épouser et qui la tiens dans le secret pour que personne ne lui pique. Un jeune et beau courtisan, amoureux de l'affranchie...une supercherie pour que les amoureux se retrouvent et triomphent! On retrouve bien ici la "patte" de Molière. Cette petite pièce était mise en musique par Lully, alors forcément à lire, on ne peut goûter aux délices musicaux.


Les précieuses ridicules 
Premier grand succès de Molière à la Cour du Roi de France, les précieuses ridicules est probablement l'une des pièces de Molière les plus étudiées. Magdelon et Cathos, deux cousines,  précieuses récemment arrivées de province à Paris, n'aspirent qu'à une chose: évoluer dans le Grand Monde et côtoyer les plus grands, les plus riches, les plus puissants. Elles se refusent à La Grange et Du Croisy, au grand damne de leur parent, jugés pas assez délicats. Elles leurs préfèrent le marquis de Mascarille et le Vicomte de Jodelet, qui eux au moins leurs font jouer de la musique, leur raconte leurs exploits guerriers.... Des farces, des situations loufoques et des jeux de mots précieusement ridicules. Une satyre du beau Siècle de Louis XIV qui fit scandale à l'époque et qui nécessitât le soutien du roi pour être rejouée.

Sganarelle ou le cocu imaginaire
Moins connue que les précieuses (en tous cas moi, je n'en avais jamais entendu parlé), cette pièce est un petit bijou. Tous les thèmes préférés de Molière s'y retrouvent dans une mise en scène faite de quiproquos inouïs et furieusement drôles. Célie refuse d'épouser le riche prétendant choisi par son père car elle aime déjà Lélie. Le désaccord entre le père et sa fille provoque le désarroi de Célie, qui victime d'un malaise est secourue par Sganarelle. Durant cet épisode, la belle perd le médaillon qui contient le portrait de son amant. La femme de Sganarelle observe la scène et se méprend sur les intentions de son mari à l'égard de Célie: serais-ce sa maîtresse? Elle récupère le médaillon et admire le portait de Lélie lorsque son mari revient, courroucé de surprendre sa femme admirer le portrait de celui qu'il croit être son amant à elle..... et ça continue et c'est très drôle! 
La Pléiade propose en guise de préface une lettre de Monsieur, frère de Louis XIV, adressée à Molière, dans laquelle il explique qu'il a tant apprécié de voir jouer cette pièce qu'il l'a vue 6 fois et qu'il la connaît par coeur. Je le crois volontiers et ajoute qu'il est dommage qu'elle ne soit pas plus restée dans les mémoires.

Vous l'aurez compris, j'ai l'intention de lire cet ouvrage entièrement et je publierais probablement régulièrement des billets sur mes autres découvertes / redécouvertes des oeuvres de Molière.

Merci Emeline pour ce cadeau formidable. Grâce à toi, je peux découvrir des pièces que je n'aurais probablement pas lues. 

samedi 2 avril 2011

Challenge 1 000 ans de littérature française: les billets de la LC 4



Ce mois-ci, le challenge nous proposait de découvrir : 

Ils ont lu Jean de La Fontaine
Scor 13 nous recommande son édition qui regroupe Cent fables de La Fontaine, agrémentées de dessins et gravures qui contribuent au plaisir de la découverte ou redécouverte des Fables.


Ils ont lu Boileau
Lynnae s'est laissée emportée par la musicalité des vers de Boileau, dans un tourbillon de mots, sans notes de bas de pages perturbatrices.

Ils ont lu Molière
Mycoton a apprécié de redécouvir Molière en dehors de toute obligation scolaire et a porté son choix sur l'Ecole des Femmes où passion, cahotteries et tromperies se mêlent aux situations les plus rocambolesques. 


Mamzelle Bulle , experte es Fables de La Fontaine, a également choisi et apprécié la lecture de l'Ecole des Femmes. Un bon moment de rigolade visiblement qui l'encourage à lire plus de pièces de théâtre.


Lynnae était au rendez-vous de cette lecture commune et a pris tellement de plaisir à retrouver "la verve de Molière" qu'elle a lu plusieurs pièces rassemblées dans un recueil. Ses préférées: Dom Juan et le Médecin malgré lui, alors que le sicilien, amphitryon et les pastorales l'ont beaucoup moins séduite. Et comme on ne l'arrête plus, on risque de la retrouver bientôt pour nous parler de Boileau! 


Beaucoup de succès pour Molière puisque Nymi a également jeté son dévolu sur Les précieuses ridicules , qui la tentait depuis des années mais elle n'osait pas (lassée par trop de Molière à l'école!).  Cette lecture courte et divertissante l'aura donc réconciliée avec Molière...mais pas encore avec la poésie ;)


Bookine a dévoré trois pièces du Grand Molière: Le sicilien ou l'amour peintre, les précieuses ridicules et Sganarelle ou le cocu imaginaire et continuera sa redécouverte des oeuvres de Molière tout au long de l'année 2011.


Le choix de Yahrou , familière de l'oeuvre de Molière à la fois en tant que lectrice, spectatrice, mais également comédienne, a porté sur le Misanthrope. Une pièce qu'elle a perçu comme à part, en dehors des schémas habituels et dans un registre plus dramatique.



Prochains rendez-vous du challenge:

Bientôt:
[Bookine] mise en ligne des billets de présentation de la LC 5, sur les thèmes de "Mme de Sévigné / Mme de La Fayette" et "Racine" Mediatexte. 
+
Envoi des questionnaires pour choisir les thèmes de la LC6 [été 2011]


1er week-end de juin 2011: 
[Tous les participants] LC5, mise en ligne des avis de lecture sur les thèmes de "Mme de Sévigné / Mme de La Fayette" et "Racine" 


Pour s'inscrire au challenge: challenge1000ans@gmail.com
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