C'est une chose étrange à la fin que le monde, Jean d'Ormesson

Il y a quelques semaines, Livraddict a proposé un partenariat avec les éditions Robert Laffont que je ne pouvais absolument pas laisser passer sous mon nez…Il s’agissait en effet du dernier livre de Jean d’ Ormesson ! Passant outre le visage contrarié du namoureux, qui a dû se dire « c’est malin, je vais lui offrir quoi maintenant à son anniversaire ! » -hihi désolé chéri ;) -, c’est avec un certain mélange d’appréhension et de curiosité que j’entamais la lecture de « C’est une chose étrange à la fin que le monde » dès sa réception.

Pourquoi appréhension ? Jean d’Ormesson est l’un de mes auteurs favoris et je ne peux absolument pas résister à l’élégance de sa plume qui me charme presque autant que ses yeux bleus. Oui mais ses derniers livres m’avaient un peu déçue : les mêmes thèmes, la même écriture, comme si chaque livre devait être le dernier. J’en ai apprécié la lecture, mais tout cela me remplissait de tristesse. Alors ? et celui-ci ?

Un pur délice, une merveille ! Ce livre est une réflexion sur …à peu près tout ! sur la terre, sa création, les grandes théories scientifiques, sur les hommes et Dieu. On y retrouve la théorie du Big Bang, la pomme de Newton, la sempiternelle question « Dieu existe-t-il ? ». Sous la plume érudite de Monsieur Jean cela donne un cocktail remplit de sagesse et d’humour. Avec pétillement, on passe d’un sujet à un autre avec une déconcertante facilité. Ce livre est une balade, un conte philosophique sur notre existence et sur l’œuvre des hommes. Bref, vous l’aurez compris, un livre à peu près impossible à décrire mais tellement envoûtant !

Je crois que c’est la première fois que je lis un livre de d’Ormesson aussi rapidement, plus captivée encore que d’habitude, voire revigorée. Ce livre m’a donné tout simplement la pêche en ce début d’hiver ! Les sujets abordés sont pourtant complexes, mais la lecture de ce livre est limpide. On en ressort forcément changé, grandi.

Il m’arrive rarement de mettre des citations dans mes billets, mais, celle-ci est incontournable pour vous dire le fond de ma pensée sur ce livre et mon affection pour son auteur :

« Les bons livres sont ceux qui changent un peu leurs lecteurs. […]Je ne sais pas si ce live est bon ni s’il aura changé, si peu que ce soit, ses lecteurs. Il m’a changé, moi. Il m’a guéri de mes souffrances et de mes égarements. Il m’a donné du bonheur, une espèce de confiance et la paix. Il m’a rendu l’espérance »

Je vous répondrai, Cher Jean, oui, ce livre est un très bon livre… merci à vous.

Enfin, impossible de rédiger un billet sur cet ouvrage sans resituer l’origine de son titre « C’est une chose étrange à la fin que le monde » est un poème d’Aragon que je vous laisse découvrir en son entier. Après tout, c’est peut-être la meilleure façon de vous donner envie de lire ce livre?

C'est une chose étrange à la fin que le monde

Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit

Ces moment de bonheur ces midis d'incendie

La nuit immense et noire aux déchirures blondes

Rien n'est si précieux peut-être qu'on le croit

D'autres viennent Ils ont le cœur que j'ai moi-même

Ils savent toucher l'herbe et dire je vous aime

Et rêver dans le soir où s'éteignent les voix

C'est une chose au fond que je ne puis comprendre

Cette peur de mourir que les gens ont chez eux

Comme si ce n'était pas assez merveilleux

Que le ciel un moment nous ait paru si tendre...

Malgré tout je vous dis que cette vie fut telle

Qu'à qui voudra m'entendre à qui je parle ici

N'ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci

Je dirai malgré tout que cette vie fut belle

(Louis Aragon, 1897-1982)

Encore merci aux éditions Robert Laffont et à Livraddict pour ce partenariat.